Les révolutions liées à l’alimentation humaine
La révolution néolithique
La révolution néolithique s’est mise en place à travers le monde, par des actions successives produisant un résultat semblable.
Du fait des évolutions techniques importantes qui ont permis à l’Homme chasseur-cueilleur-nomade de se libérer progressivement des contraintes environnementales pour se nourrir, l’Homme s’est sédentarisé. Par ses connaissances botaniques et zoologiques liées à l’observation des espèces sauvages, l’Homme devient un producteur : il domestique les végétaux et les animaux de son environnement, caractéristique de l’agriculture et de l’élevage. Il reste aussi pêcheur-chasseur-cueilleur et ceci jusqu’à l’époque actuelle. La poterie est inventée également, permettant de cuire les aliments, d’où apparition de pratiques culinaires différentes.
Les avancées des techniques agraires provoquent l’augmentation des rendements agricoles d’où augmentation de la population mondiale. De plus, des civilisations différentes apparaissent avec une structuration et une diversification des sociétés.
Cependant, si elles présentent des similitudes, chacune montre ses particularités liées aux conditions environnementales et aux connaissances acquises sur le monde vivant environnant.
Le « croissant fertile » et l’espace euro-méditerranéen
Il y a 12 000 ans, dans le « croissant fertile » constitué des régions steppiques fertiles, chaudes et humides du Proche Orient, entre Égypte et Iran, l’Homme, après s’être sédentarisé, devient producteur de sa nourriture en domestiquant les espèces sauvages peuplant son environnement : graminées (blé, orge et seigle) légumineuses, sanglier, ovins, bovins…..
Le stockage de certains végétaux dans des greniers permet de passer la mauvaise saison trop froide pour les cultures.
Du fait de migrations, la culture du croissant fertile colonise progressivement le pourtour méditerranéen (exemple : le néolithique est connu en France à partir de 5 500 ans).
La région intertropicale
De nombreux foyers de néolithisation existent en Asie, Afrique et Amérique, à des époques différentes selon les régions. La poterie a précédé l’agriculture. Les cultures sont liées à des pratiques horticoles, autour des lieux d’habitation, sur de faibles surfaces. Des espèces variées sont cultivées dont la nature dépend des espèces sauvages. Le stockage des aliments n’est pas indispensable du fait d’un climat aux saisons peu marquées.
Les différences régionales sont très nombreuses et liées à des évolutions séparées, sans migration.
À partir du néolithique, l’Homme domestique les plantes et les animaux sauvages. L’invention de l’agriculture et de l’élevage a modifié les rapports entre l’Homme et le reste des êtres vivants, qu’il peut modifier selon ses besoins de nourriture. Il commence à agir sur le monde vivant qui l’entoure.
La révolution industrielle
Avec les temps proto-historiques, puis historiques, à partir de 5 500 ans avant le présent, les techniques de production s’améliorant, les ressources alimentaires augmentent et se diversifient selon les productions locales, ainsi que les échanges, par une structuration de plus en plus grande des sociétés. C’est surtout à partir du XVIIIème siècle que l’organisation de la société change du fait de la révolution industrielle : la proportion d’agriculteurs-éleveurs diminue pour devenir minimale. Puis, au cours du XIXème siècle, par l’apparition de l’industrie agro-alimentaire, la nourriture devient surabondante, particulièrement dans les pays occidentalisés. L’homme devient un simple consommateur, allant acheter sa nourriture dans une épicerie et /ou un supermarché.
L’alimentation de l’Homme, quand à l’origine des aliments prélevés dans l‘environnement, a évolué au cours du temps. Totalement dépendant du milieu, il s’est affranchi de cette dépendance, d’où des aliments en quantité de plus en plus importante, pour devenir surabondante. De prédateur, il est devenu éleveur-agriculteur, puis consommateur.
Les pratiques et codes alimentaires actuels
Issus de l’évolution de l’Homme et de ses techniques, ils ont tendance à s’estomper du fait de la mondialisation. Les différences observées s’expliquent par plusieurs facteurs.
Le choix des aliments consommés qui change avec :
• Les zones géographiques à la végétation caractéristique de la zone climatique et du sol.
• Les migrations humaines successives et actuellement la facilité des transports ont modifié les aliments mis à la disposition des personnes, par les influences du monde entier.
• Les lieux de vie, proches ou éloignés des régions de production agricole, l’alimentation étant différente entre les campagnes et les zones urbaines.
• Les habitudes alimentaires familiales.
• Le niveau socio-économique.
• Les modes et les découvertes scientifiques en liaison avec l’hygiène alimentaire et la diététique…….
Les techniques de conservation : fumage, boucanage, conserves, surgélation.
Les techniques culinaires utilisées, conduisant à la gastronomie dans certains pays.
Les pratiques sociales :
• Nombre de repas par jour : unique ou plusieurs (de 3 à 5).
• Heure des repas : fixe ou libre.
• Composition des repas : repas composé d’un plat unique ou de plusieurs plats, repas dont la composition varie au cours de la journée en fonction de l’heure du repas.
• Mode de cuisson : crus, cuits (à la vapeur, à l’eau, frits, rôtis, en sauce, grillés…).
• Les pratiques liées à la religion : jeûne, interdits alimentaires…
• Les repas conviviaux : pris en famille ou non, repas de fête afin de produire et d’entretenir du lien familial, social, du partage.
La symbolique des aliments, le mangeur s’appropriant les valeurs de l’aliment.
Par les pratiques et codes alimentaires acquis au cours de la longue histoire humaine, l’alimentation participe à la socialisation de l’Homme.